Togo : Quel sort pour la proposition de loi ANC-ADDI?


« Pour être acceptées, efficaces et pérennes, les règles, les lois, doivent être décidées collectivement : c’est la démocratie ! » – Didier Court
 
Caricature : Donisen Donald / Liberté Caricature : Donisen Donald / Liberté
Caricature : Donisen Donald / Liberté


L’Alliance nationale pour changement (ANC) et l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI) ont introduit mercredi, dans le cadre des réformes constitutionnelles et institutionnelles prescrites par l’Accord Politique Global (APG) depuis 2006, une proposition de loi à l’Assemblée nationale.
 
Le texte vise la mise en place de mesures garantissant de meilleures conditions pour l’alternance démocratique, notamment la limitation du mandat présidentiel à deux, l’instauration d’un scrutin à deux tours, comme l’ont recommandé l’APG, le Cadre permanent de dialogue et de concertation (CPDC) et la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR).
 
Il faut rappeler que le Togo est aujourd’hui dans l’espace CEDEAO, avec la Gambie, les seuls pays à ne pas avoir de limitation du mandat présidentiel. Ironie de l’histoire, ce sont les deux frères « Dupont » qui se sont catégoriquement opposés à la volonté de la Commission de la CEDEAO d’imposer l’alternance démocratique dans l’espace communautaire. Le Togo ne pratique pas le mode de scrutin à deux tours et ne dispose pas des règles électorales universelles comme préconise le protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance. Mais la situation dans notre pays ne va guère évoluer, Faure Gnassingbé et ses apparatchiks n’étant pas disposés à engager le Togo sur la voie de la démocratie et du développement.
 
Le site du gouvernement, republicoftogo.com, qui ressemble plus au blog personnel de « Monsieur Constitution » du régime Charles Debbasch alias Kofi Souza considéré comme le vrai patron de ce site, annonce fatalement en manchette qu’il n’y a « aucune chance que la proposition soit adoptée en raison de la représentation politique de l’Assemblée. Une initiative destinée à faire parler de l’ANC ».
 
Avant même que le texte ne soit examiné par les parlementaires, Charles Debbasch et les siens prennent un méchant plaisir à cracher à la face des Togolais que le texte ne passera pas. 85% des citoyens sondés sont pourtant favorables à ces réformes. Venant de cette momie en retraite de la politique européenne, ça n’étonne pas. Au lieu de mettre son génie au service de la bonne cause, particulièrement de la construction de la démocratie au Togo, Charles Debbasch se plaît plutôt dans la conception des basses besognes politiques. Participant ainsi à détruire le peu d’acquis démocratiques et à renforcer la dictature Faure Gnassingbé. L’homme se révèle finalement comme une gangrène pour le Togo.
 
Hier, c’était Florent Maganawé qui décrétait la « caducité » de l’APG. Un argument repris par les hurluberlus du régime. Aujourd’hui c’est Charles Debbasch qui s’inscrit dans la même logique. Tout cela montre ce qu’on n’a cessé dire, à savoir que Faure Gnassingbé ne fera pas les réformes. Mais c’est à lui de démentir ses contempteurs en leur démontrant qu’il pourrait être un bon dirigeant qui mérite la confiance de son peuple. « Monsieur le Président, que Dieu soit votre inspiration. Prenez le lead, montrez le chemin. Allez s’il vous plaît dans le sens de la volonté du peuple », lui suggère André Afanou, Directeur du CACIT. Faure Gnassingbé va-t-il enfin écouter son peuple ?
 
Source : Médard Amétépé, Liberté
 

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