Togo : Stratégie de la diversion politique


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« Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle » – Lyle Hartford Van Dyke

 
Décidées à maintenir le cap de la mobilisation populaire, les forces démocratiques CAP 2015-Groupe des Six- PNP avaient annoncé le mercredi 23 août 2017, de nouvelles manifestations pour les 30 et 31 août 2017 après celle du 19 août dernier. Echaudés par la dernière en date, Gilbert Bawara et autres annoncent à leur tour, 24h plus tard, des manifestations de l’UNIR les 29, 30 et 31 août 2017. Une démarche à examiner sous le double angle de la provocation et de la diversion politique.
 
Pourquoi diantre, le pouvoir a-t-il attendu l’annonce de nouvelles manifestations du peuple togolais pour réagir ? Pourquoi a-t-il prévu son action dans la même période que l’opposition ? L’un des missi dominici du pouvoir, autrefois connu pour son engagement aux côtés des forces démocratiques, a coutume de dire que « nul n’a le monopole de la rue ». Mais au-delà des mobiles « officiels », le projet visait manifestement à créer des occasions d’affrontements avec des conséquences à grande échelle à imputer aux forces démocratiques, dans le cadre d’une campagne de dénigrement et de diabolisation sans fin. Le risque d’affrontements étant réel, les forces en lutte contre la monarchisation de fait du pays méritent bien d’être félicitées pour leur sens de responsabilité. Une réponse sans doute claire aux sbires et autres prébendiers du clan Gnassingbé qui ne cessent de présenter l’opposition sous un visage vampirique. Les manifestations de l’opposition pour sonner le glas du régime Gnassingbé sont reprogrammées pour les 6 et 7 septembre 2017.
 
Hormis leur caractère provocateur, les manifestations de l’UNIR relèvent d’une stratégie de diversion politique. On se rappelle tous l’effet de psychose généralisée de la démonstration de force du 19 août dernier sur les tenants de l’ordre ancien. La panique s’était emparée d’eux tant et si bien qu’une réunion avait été convoquée à l’hôtel Radisson Blu à l’attention des militants et cadres du parti présidentiel pour repenser le phénomène « Tikpi Atchadam », tenter à nouveau de le cerner et envisager la parade idéale à la menace qu’il incarne pour leur « champion ». Au lieu de solder comme le ferait tout chef d’Etat à l’écoute de son peuple, le contentieux des réformes, Faure Gnassingbé s’enlise dans la politique spectacle. Il crée la diversion. Les manifestations de son parti, en réalité des contre-manifestations, ne sont destinées qu’à refouler la pression populaire et créer au sein de l’opinion, l’illusion d’un ralliement des populations togolaises à la mal gouvernance dont Faure Gnassingbé reste le chef d’orchestre incontesté.
 
Bref, c’est un NON ! La réponse cinglante du Prince aux populations dont le goût prononcé pour les réformes n’est plus à démontrer. Marcher pour, entre autres, « soutenir les institutions démocratiques » ? Quelles institutions « démocratiques » ? De notoriété, on ne soutient que quelque chose qui est sur le point de tomber. Au peuple togolais de ne point se laisser divertir par les manœuvres du pouvoir et aux forces démocratiques d’optimiser leurs actions jusqu’à ce que le système RPT/UNIR s’écroule. 50 ans, ça suffit ! Il est temps de tourner la page.
 
Meursault A.
 
Source : Liberté
 

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