Togo, Quelle stratégie face à un pouvoir de plus en plus autocratique ?


« La folie, c’est de tout le temps faire la même chose et de s’attendre à un résultat différent » – Albert Einstein
 
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Cette assertion du physicien américain Albert Einstein illustre à merveille la lutte menée depuis près de trois décennies par l’opposition contre un pouvoir militaro-clanique, sourd et arc-bouté sur lui-même, qui domine le Togo dans tous les domaines depuis 50 ans.
 
Le fils qui a capté le pouvoir dans les conditions qu’on sait en 2005, utilise les mêmes méthodes décriées qui ont permis à son père de s’imposer à vie à la tête du Togo. La mauvaise foi notoire, le dilatoire, l’instrumentalisation ou la caporalisation des institutions de la République (Armée, Assemblée nationale, Cour Constitutionnelle, CENI, HAAC etc.), le diviser pour mieux régner, l’accaparement du pouvoir et des richesses, au profit des dirigeants, mais aussi au profit d’États et d’investisseurs étrangers, la corruption, le coup de force permanent, etc. restent l’ADN du pouvoir dynastique. Des armes redoutables qu’utilise le clan pour s’éterniser au pouvoir.
 
Une dictature implacable avec un vernis démocratique qui mobilise d’énormes moyens pour corrompre et payer le silence des personnalités et officiels étrangers. C’est ce qui explique l’incroyable et incompréhensible complaisance de cette communauté dite internationale face à un pouvoir qui devient de plus en plus autocratique. Le Togo est à juste titre classé la seconde dictature au monde derrière la Corée du Nord où 88% des citoyens n’ont jamais connu qu’une seule famille au pouvoir. Dans un pays où l’espérance moyenne de vie est de 56 ans, il est donc possible de naître et de mourir en n’ayant connu qu’un seul président, Gnassingbé.
 
Depuis sa capture du pouvoir en 2005, Faure Gnassingbé a suffisamment démontré aux Togolais qu’il n’adhère pas aux principes démocratiques et que son seul souci est de perpétuer le règne héréditaire sur le Togo. Son refus obstiné d’opérer les réformes politiques auxquelles il a souscrit en 2006, ses déclarations d’Accra et de l’Allemagne, son refus catégorique d’accepter le protocole de la CEDEAO sur la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels, etc. devraient convaincre tout un chacun que Faure Gnassingbé ne lâchera pas comme il l’avait laissé entendre en 2005 quand il confiait devant ses partisans que son père leur a conseillé de ne jamais laisser le pouvoir leur échapper.
 
Faure Gnassingbé pense tirer sa légitimité de l’extérieur et mobilise des moyens dans ce sens pour soigner son image, mais aussi pour rallier les puissances étrangères à sa cause. Sur le plan intérieur, tout ce que disent ou font les Togolais lui importe peu. Que les Togolais votent ou ne votent pas lors consultations électorales, il gagnera. Il est clair que Faure Gnassingbé n’accordera démocratiquement jamais aucune réforme au peuple togolais : ni la limitation du nombre de mandats, ni un scrutin à deux tours.
 
En face, malheureusement, la méthode de lutte n’a pas changé. Comme le dira aussi Tony Robbins, « si tu fais ce que tu as toujours fait, tu obtiendras ce que tu as toujours obtenu ».
 
Comme l’affirme un acteur politique, le chemin du vrai combat d’aujourd’hui, celui de la démocratisation passe préalablement et obligatoirement par le renversement du rapport des forces. Le refus du pouvoir d’accepter la configuration des candidats sur le bulletin de vote de l’élection présidentielle de 2015, un tirage au sort pourtant effectué dans la transparence et sous la supervision d’un huissier de justice, ce fait anodin nous a définitivement convaincu que sans un rapport de force, le régime cinquantenaire RPT/UNIR ne lâchera jamais du lest…
 
source : Liberté / 27avril.com
Titre : 27avril.com
 

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