Togo : Triomphe de la démocratie au Bénin, Extase générale au Togo


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Même les acteurs politiques et de la société civile champions de la duplicité et pourfendeurs de l’alternance au Togo jubilent ! De la nécessité pour chacun de jouer désormais franc jeu.
 
Le dénouement heureux du processus électoral au Bénin marqué par la victoire de Patrice Talon qui scelle la nième alternance au pouvoir dans ce pays ne fait pas que la fierté des Béninois. Au Togo, on tombe presque sous le coup de l’extase. Citoyens ordinaires, responsables politiques, dirigeants de la société civile, leaders d’opinion…même des chantres du pouvoir et leurs vuvuzélas s’en félicitent. Mais le plus cocasse, parmi les admirateurs de ce triomphe de la démocratie au Bénin, se retrouvent malheureusement des leaders politiques et d’opinion qui se sont toujours investis contre l’alternance au Togo et pour le maintien du régime Rpt/Unir, de par leurs mesquineries ! Vont-ils désormais jouer franc jeu ?
 
Triomphe de la démocratie au Bénin
 
Au regard des coulées d’adrénaline et de bile que le processus électoral a entrainées, avec la tentation du pouvoir en place d’imposer Lionel Zinsou contre vents et marées, et de la détermination du peuple à tourner définitivement la page Boni Yayi, l’issue était vraiment incertaine. La véritable inquiétude était de savoir si le Bénin, jusque-là peint comme une vitrine de la démocratie en Afrique occidentale francophone, va aussi basculer dans l’anormalité. Mais plus de peur que de mal.
 
Patrice Talon est le nouveau président de la République. L’homme a été proclamé élu par la Commission électorale nationale autonome (Cena) au second tour de l’élection présidentielle ce lundi, avec 65,39 % des suffrages exprimés, contre 34,61 % pour son challenger Lionel Zinsou. En attendant la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle. Le vaincu a reconnu sa défaite avant même que la Cena ne vienne proclamer les tendances. Voilà qui clôt agréablement un processus électoral qui aura tenu en haleine le peuple béninois, mais aussi les amis et admirateurs de la démocratie dans ce pays.
 
« L’immense joie est de constater que notre pays a pris un nouveau départ. Je voudrais remercier tous les présidents ici présents qui ont permis ce qui s’annonce comme notre victoire », tels étaient les premiers mots du nouveau Président de la République, qui a ajouté : « Ce soir, j’ai le sentiment d’être un soldat en train de faire son paquetage pour aller au front. Ce n’est pas un jour de gloire. Nous allons au front pendant cinq ans pour relever le défi qui nous attend: sortir notre pays de la misère et de la honte ». Devant des milliers de partisans réunis pour célébrer sa victoire, l’homme a promis de ne pas décevoir le peuple béninois.
 
Au-delà de la personne de Patrice Talon, des suffrages populaires recueillis, de sa fortune, de ses compétences managériales, le grand gagnant de cette élection est le peuple ou la démocratie béninois(e). On ne peut ne pas être admiratifs de cette issue, pour les peuples africains qui courent derrière la démocratie et l’alternance depuis plusieurs décennies. Et ce ne sont pas nous autres Togolais qui devrons dire le contraire. Le Bénin est à sa nième alternance au pouvoir depuis l’avènement du vent de l’Est, là où son voisin de l’ouest court désespérément derrière la première. Et cela mérite félicitations.
 
Extase générale au Togo
 
Le mot n’est peut-être pas assez fort pour exprimer les sentiments dans notre pays, devant ce triomphe de la démocratie au Bénin. Les Togolais sont simplement admiratifs du peuple béninois. Au Togo, c’est tout le monde qui a envie d’être béninois. Il suffit de lire les réactions sur les réseaux sociaux pour s’en convaincre. Cadres de l’administration, commerçants, étudiants, élèves, vieux, jeunes, hommes, femmes…chacun se retrouve dans cette victoire de Patrice Talon, ou plutôt ce triomphe de la démocratie, et pour cause.
 
L’élection a été globalement claire et transparente, à part quelques tentatives de fraudes signalées et quelques couacs, le scrutin était à deux tours, l’apaisement a prévalu, toutes les institutions électorales ont joué leur rôle dans le respect des lois républicaines, les électeurs ont fait preuve de maturité politique…
 
C’est important pour être occulté, Boni Yayi a accepté s’éclipser après deux mandats au pouvoir, son pion Lionel Zinsou qu’il a imposé comme candidat et tenté de propulser à la mesure de ses capacités au Palais de la Marina, a sportivement reconnu sa défaite et surtout appelé son challenger pour le féliciter de sa victoire écrasante.
 
Ce ne sont pas que les Togolais ordinaires qui tombent en extase devant cette bonne nouvelle au Bénin. La classe politique et la société civile sont aussi emballées. Leurs leaders n’hésitent pas à s’exprimer sur les réseaux sociaux et louer la démocratie béninoise. Il suffit de consulter les postings dans les forums dont ils sont membres pour s’en rendre compte. Tous avouent leur admiration. Le plus cocasse, même au sein du pouvoir Rpt/Unir, on semble se réjouir de la victoire de Patrice Talon, du triomphe de la démocratie et de l’avènement de la nième alternance au pouvoir. Voici ce qu’écrit Charles Debbasch, le spécialiste des contorsions juridiques autour de Faure Gnassingbé, la tête pensante du scénario abracadabrantesque qui a abouti à la montée fracassante du fils au pouvoir le 5 février 2005 et qui se cache sous la plume Kofi Souza sur republicoftogo.
 
« Toutes les fées paraissaient s’être penchées sur le berceau du candidat Lionel Zinsou : l’appartenance à une famille franco-béninoise enracinée dans le microcosme politique, une capacité financière incontestable, un carnet d’adresses dans la technostructure mondiale, un lien étroit avec le socialisme gouvernant, notamment via Laurent Fabius, l’appui du président Boni Yayi, la qualité de Premier ministre sortant. Tous ces facteurs qui auraient pu paraitre décisifs n’ont pas permis à Lionel Zinsou de l’emporter. Il a été largement défait au second tour de l’élection présidentielle béninoise et il a sportivement reconnu son échec avant même que les résultats définitifs soient proclamés.
 
Les causes de cette défaite sont multiples. Lionel Zinsou a pâti d’apparaître comme le continuateur de la politique du président sortant. Le second mandat de Boni Yayi a été ponctué d’échecs, de revirements et de scandales. L’opinion béninoise aspirait à un renouveau et désirait sortir le sortant et non qu’il se perpétue à travers son Premier ministre.
 
Le succès de Talon, c’est l’échec de Boni Yayi. La candidature de Zinsou est apparue également à l’opinion béninoise comme un parachutage par Paris d’un candidat favorable à la défense des intérêts français. On mesure mal dans l’Hexagone le rejet par les populations de la politique africaine de la France. Hydre à plusieurs têtes, celle-ci souffre d’un manque de lisibilité. Lionel Zinsou a supporté le poids de ce divorce idéologique entre les nouvelles élites africaines et les désordres de la françafrique. L’opinion était fière d’un Béninois parvenu en France au sommet de la finance », écrit-il, sous le titre : « Bénin : le succès de Talon ».
 
Le devoir de jouer désormais franc jeu
 
La liberté d’opinion et de pensée est consacrée par les textes au Togo, et chacun est libre d’avoir sa position. Si le commun des citoyens peut légitimement jubiler de cette victoire de la démocratie au Bénin, c’est moins le cas des acteurs politiques et des leaders de la société civile togolais. Du moins de certains, car nombre d’entre eux se sont toujours investis et continuent de le faire contre l’alternance au Togo, de par leurs comportements. Ce sont des champions de la duplicité qui, tout en criant avec trompette et cymbale leur appartenance à l’opposition, s’emploient dans l’ombre à tirer vers le bas sa frange qui lutte pour l’avènement de l’alternance au Togo.
 
C’est constant que certains opposants ont été créés de toute pièce par le pouvoir et sont comme ses yeux au sein de l’opposition, ses taupes et pions chargés de foutre le bordel, semer la division, informer au plus vite le régime…Ces gens se sont suffisamment illustrés lors de l’élection présidentielle du 25 avril dernier.
 
Pendant que les fraudes étaient évidentes, comme le nez planté au beau milieu du visage, et certains candidats s’employaient à les dénoncer, d’autres s’investissaient à casser la dynamique et ont même légitimé la victoire scélérate de Faure Gnassingbé proclamée dans les conditions dont a été témoin le monde entier. Certains soi-disant opposants ont battu campagne pour le candidat du pouvoir dans leur milieu d’origine.
 
Parmi les petits seigneurs (sic) de la société civile à s’extasier sur l’alternance au Bénin, se retrouve l’un de ceux qui avaient tout fait pour dégager de la tête d’une structure de lutte contre l’impunité, Me Zeus Ajavon à cause de son militantisme au sein du Collectif « Sauvons le Togo » qui avait pris la tête de la réclamation des réformes constitutionnelles et institutionnelles, au motif que la société civile ne fait pas de politique. Et pourtant on le voit dans d’autres pays ! Hypocrisie, quand tu nous tiens !
 
Une chose est de déclamer sa joie devant l’alternance au Bénin, une autre de favoriser cet idéal dans son propre pays le Togo. Vivement que ces leaders politiques et de la société civile doubles jouent désormais franc jeu pour concourir à l’avènement de l’alternance au Togo aussi.
 
source : Liberté Togo
 

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