C’est ce mardi que les confrères Ferdinand Ayité et Joël Egah devraient être auditionnés par le juge d’instruction au fond du dossier dans lequel ils sont inculpés et déposés depuis vendredi pour outrage à l’autorité et diffamation. Mais ce matin, l’accès au palais de justice de Lomé est interdit, sinon difficile.
Des cordons sécuritaires sont dressés sur toutes les voies d’accès et le quadrillent. Tout passant, automobiliste, motocycliste ou piéton est stoppé par les agents. Même la présentation de la carte d’identité ne sauve pas. « L’accès est interdit ce matin à tout le monde, sauf ceux qui travaillent là-bas », est venu indiquer l’un des agents, manifestement un des responsables hiérarchiques.
Lorsqu’on tente une autre voie d’accès, notamment le côté Est, c’est le même blocage, dans l’absolu, avec une barricade dressée. Mais très vite, l’on se rend compte d’une discrimination ici. Certains, après avoir présenté leur carte d’identité, sont autorisés à accéder au Tribunal. Mais pas les journalistes. « Vous ne rentrez pas », dit l’agent. A la question de savoir pourquoi, il répond : « Parce que vous êtes journaliste ».
Même les responsables d’organisations de journalistes ne sont pas autorisés à y accéder. C’est le cas des Présidents de l’Observatoire togolais des médias (OTM) Fabrice Petchezi et du Conseil national des patrons de presse (CONAPP) Arimiyao Tchagnao. « Nous, nous sommes des journalistes hein !», lança ce dernier à l’agent qui, après avoir vérifié leur identité sur leurs cartes, les leur remet et leur dit qu’ils n’y ont pas accès. « Je vous connais très bien, mais ce sont les consignes de la hiérarchie », lui rétorqua l’agent.
Comme quoi, nul n’entre au palais de justice ce mardi s’il est journaliste.
source : letabloidtogo