Vers le blocage de la rentrée de Pâques ?


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© togoactualite – Les Chefs d’établissements publics du préscolaire et primaire du Togo menacent de ne pas reprendre les cours
 
Depuis vendredi dernier, les élèves jouissent de leurs congés de Pâques, après leur composition de deuxième trimestre, sans toutefois perdre de vue, la reprise qui est fixée au 29 mars 2016 prochain. Sauf que cette reprise s’annonce incertaine. Dans un courrier en date du 17 Mars 2016, adressé au Ministre des Enseignements Primaire, Secondaire et de la Formation Professionnelles, l’Association Nationale des Chefs d’Etablissements Publics du Préscolaire et Primaire du Togo, en abrégé (ANACE / 3 PTO) indique qu’aucune école du préscolaire et primaire du Togo n’est prête à reprendre les cours le 29 mars 2016 sur toute l’étendue du territoire nationale, si le gouvernement ne leur verse pas l’intégralité de la subvention fonctionnement de l’Etat pour le compte de l’année scolaire 2015-2016. Cette situation résulte du fait que le gouvernement n’a versé aucun fonds aux chefs d’établissements préscolaire et primaire du Togo depuis la déclaration par l’Etat de la gratuité aux cours primaires.
 
« Suite à la longue attente dans la perception des fonds de roulement de nos écoles préscolaire et primaire publics du Togo pour le compte de l’année 2015-2016, débutée depuis le 28 septembre 2015, considérant que jusqu’à ce jour du 17 mars 2016, soit six mois après la rentrée scolaire, rien n’est plus fait pour faciliter la gestion des écoles par les Chefs d’Etablissement ; j’ai l’honneur de venir respectueusement vous informer que la grogne a atteint toutes les inspections du Togo, le découragement et la démotivation ont atteint leur maximum. A cet effet, je voudrais vous informer au nom de l’Association Nationale des Chefs d’Etablissement Publics du Préscolaire et Primaire du Togo (ANACE / 3PTO) que trop c’est trop… Aucune école du préscolaire et primaire du Togo n’est prête à reprendre les cours le 29 mars 2016 sur toute l’étendue du territoire. Nous voudrions le payement de l’intégralité de la subvention fonctionnement de l’Etat pour le compte de l’année scolaire 2015-2016 ». C’est en substance le contenu du courrier réf. 001-16/ANACE/3PTO adressé par l’ANACE/3PTO au Ministre des Enseignements Primaire, Secondaire et de la Formation Professionnelle, le 17 mars dernier, courrier dont notre rédaction a copie. Cette présente note fait suite à deux autres courriers adressés par l’Association des Chefs d’Etablissement au ministre pour l’informer de la création de cette association qui a pour mandat de défendre les intérêts des chefs d’Etablissements publics préscolaire et primaire du Togo, assurer leur mieux-être et plein épanouissement entre autre.
 
En effet, bien avant l’effectivité de la gratuité aux cours primaires, les chefs d’établissement assuraient le roulement de leurs écoles avec environ 60% des frais d’écolage. Sur la base d’une négociation obscure, il n’était versé qu’environ 54% de ces fonds aux directeurs, avec en toiles de fonds, beaucoup de difficultés éprouvées par ceux-ci dans le fonctionnement de leurs établissements respectifs.
Avec la gratuité, l’Etat togolais a pris l’engagement de compenser ce manque à gagner afin de soulager les peines de ces travailleurs pratiquement bénévoles. Malheureusement, cet engagement qui a le soutien des partenaires financiers n’est jamais respecté par le gouvernement. Toutes les tentatives des chefs d’établissement de se faire entendre ont été vouées à l’échec, surtout que n’étaient des initiatives disparates, chacun pour son compte et en ce qui le concerne.
 
Vu le statuquo qui régnait, très vite l’idée de se constituer en collectif puis plus tard en association prend corps et devint une réalité en Octobre 2015. A l’issue d’une Assemblée Générale tenue dans la ville de Sokodé, l’ANACE/3PTO a été portée sur les fonds baptismaux et enregistrée auprès du Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales sous le n°914 du 22 décembre 2015. Dirigée par un bureau exécutif de neuf membres et présidée par M. FIOMEDON Kokou, Chef d’Etablissement à l’Inspection Agoè Nyivé-Ouest, l’ANACE/3PTO cherche en vain à rencontrer le ministre pour lui exposer les difficultés des chefs d’établissement. Malgré les multiples courriers envoyés au ministre, celui-ci reste muet comme une carpe. Sans oublier que ces chefs d’établissement avaient adressé une déclaration commune au Ministre Florent Manganawé pour lui faire part de leurs points de revendication qui sont restées lettre morte.
 
Fatigués d’avaler les fourberies qui consistent au refus du gouvernement de verser ces fonds aux chefs d’établissement afin de leur éviter des difficultés majeures qui les rendent vulnérables à la précarité et pauvreté, ceux-ci ont décidé de manifester leur ras-le-bol en refusant d’ouvrir leurs écoles aux élèves à la rentrée de Pâques. Comme condition, ils exigent le payement de l’intégralité des fonds de roulement de cette année scolaire en cours.
 
Cette situation qui vient s’ajouter aux manifestations annoncées par le Mouvement pour l’Epanouissement de l’Etudiant Togolais (MEET) vient exposer une épée de Damoclès au-dessus de cette année scolaire.
Comme le disent si bien les Chefs d’Etablissements Publics du préscolaire et primaire, « trop, c’est trop ».
« Le ventre affamé n’a point d’oreille » dit-on. Ces chefs d’établissements sont abandonnés dans une vie précaire où leur salaire est devenu le fonds de roulement des établissements. Ce qui explique le fait qu’ils soient endettés et aussi la régression sans cesse croissante du niveau de l’enseignement, les préscolaire et primaire étant la fondation d’une bonne éducation.
 
Face à ces tristes réalités, l’on se demande la destination des fonds que les partenaires ne cessent de mobiliser pour soutenir le système éducatif au Togo. Puisque les fonds PERI dont nous avons fait cas un peu plus haut sont méconnus à la plus part des directeurs.
 
Cette décision de fermeture des écoles pour se faire entendre constitue juste un pan des mesures prises et annoncées par ceux-ci, afin d’amener le gouvernement à prendre en compte leurs revendications légitimes.
L’année scolaire risque donc de ne pas connaître un heureux aboutissement, surtout que ces directeurs sont décidés à aller au bout de leur revendication, advienne que pourra.
 
Il convient donc que le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé qui a placé son troisième quinquennat sur le sceau du social, puisse prendre ses responsabilités afin de traduire dans les faits, les nombreuses promesses faites aux populations togolaises, notamment l’amélioration de leur condition de vie et leur plein épanouissement.
 
Si la dernière fois, les mailles de lutte contre la corruption ont pris des menus fretins au ministère de la santé, autant les élargir au ministère de l’éducation afin de mettre hors d’état de nuire, ces gros requins qui détournent et fonds mains basses sur les ressources allouées pour la mise en œuvre effective de l’éducation pour tous au Togo.
 
lomévi (www.togoactualite.com)
 

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