Damma Dramani s’enlise dans la lâcheté politique


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L’Assemblée Nationale du Togo, truffée de 62 députés activistes de UNIR sur 91, a fait mardi sa rentrée parlementaire en présence du PM, Arthème Sélégodji Ahoomey-Zunu, du président de l’Assemblée Nationale ivoirienne et des diplomate en poste au Togo.

Cette rentrée parlementaire intervient en plein débat politique sur les questions de réformes et du cadre qui devra les conduire.

L’occasion était donc toute rêvée pour Damma Dramani, vétéran du pouvoir RPT, mué de forme en UNIR, de corroborer la position insoutenable prise de façon hasardeuse par le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé.

Le Président de l’Assemblée Nationale dit donc que le débat sur les réformes institutionnelles et constitutionnelles doit se mener à l’Assemblée Nationale et nulle part ailleurs et il soutient que cette session parlementaire aura à s’y pencher sérieusement.

En principe et en temps normal, personne ne devrait trouver à redire d’autant que partout dans le monde, le débat politique, le débat républicain ne se mène en réalité qu’à l’Assemblée Nationale avant de se transporter, éventuellement sur les médiats ou dans d’autres canaux.

Mais justement, il s’agit ici du Togo, de sa crise. Il s’agit d’une thérapie de choc prescrite par un dialogue qui a aussi prescrit la posologie devant aboutir à la guérison effective du cancer dont ce pays souffre.

Lorsqu’un médecin prescrit un produit en gélules à un patient et lui dit de le prendre par voie orale, ce patient se permettra-t-il de faire de ce produit un suppositoire qu’il prendrait par l’anus ?

Il faudrait bien qu’un jour, les hommes politiques au Togo apprennent à se montrer cohérents et surtout honnêtes. Le prescrit des réformes vient de l’APG qui a tout aussi prescrit le mode de mise en œuvre de ces réformes.

Il s’agit bien du CONSENSUS qui doit se dégager à partir des travaux d’un cadre permanent de dialogue et de concertation. Et pourquoi l’APG avait-il été nécessaire ? Sans doute parce que le Togo souffre d’un mal, d’une gangrène qu’il fallait absolument et indiscutablement guérir par une thérapie de choc.

Comment alors par calculs politiques et même par lâcheté politique, les dirigeants du Togo peuvent s’arroger l’idée malsaine de changer unilatéralement ce mode opératoire prescrit par cet APG et qui avait été approuvé de façon consensuelle par l’ensemble des acteurs politiques y compris ceux-ci ?

Au moment où l’APG se signait en 2006, le Togo ne disposait –il par de parlement ? Pourquoi alors il n’a pas été préconisé à l’époque de confier la mission de ces réformes à l’Assemblée Nationale d’alors ? Il faut par ailleurs rappeler que c’est cette Assemblée qui, par un tour de passe-passe avait fait de Faure Gnassingbé un Président de fait, bref il n’aurait jamais été président si cette Assemblée n’en avait pas pris le décret.

Pourquoi, lui Faure Gnassingbé n’a pas défendu la cause de cette Assemblée à Ouaga en demandant qu’elle joue son rôle ? C’est sans doute parce que lui-même sait que dans une situation de crise comme c’est le cas au Togo, cette Assemblée ne saurait assumer convenablement la charge républicaine et souveraine qui lui est dévolue. Et c’est donc en connaissance de cause qu’il a été convenu, pour éviter toute déconvenue, que les réformes se fassent par une structure de circonstance dans laquelle tous les acteurs politiques se retrouveraient.

Que les gens aujourd’hui viennent à soutenir que les réformes doivent être conduites par l’Assemblée Nationale est lâche et irresponsable. Qu’ils disent encore que les travaux du CPDC rénové devront être reversés et adoptés en l’état à l’Assemblée peut encore être concevable du fait qu’à l’époque, une bonne frange des acteurs politiques se retrouvait dans ce que faisait ce CPDC.

Mais quand Damma Dramani croit devoir faire plaisir à Faure Gnassingbé en s’alignant comme un simple suiviste sur la branlante position de ce dernier, c’est enfantin.

Mais c’est aussi vrai qu’un Dramani répète naïvement la position de son mentor n’est pas surprenant. Il suffit juste de revisiter son profil. C’est bien lui qui incarne aujourd’hui l’aile empirique du système en place. Et il ne pourra jamais changer. Il ne pourra jamais avoir de l’audace ni de courage pour s’assumer en tant que Président de l’Assemblée Nationale, donc Président du deuxième pouvoir de la République.

Sinon comment comprendre que lui dont l’élection a été très tirée par les membres de son propre camp, lui qui avant ou après cette élection a fait des pieds de grue en vain pour voir le prince, lui qui ne peut voyager hors du pays sans l’autorisation de ce prince, lui qui se plaint au quotidien des faux bons et du manque de leadership du prince, peut encore courber l’échine et se confondre en courbettes au point de jeter du discrédit sur l’institution qu’il dirige ?

A son âge, il a vraiment quoi à perdre ou à gagner d’autre si ce n’est de faire tout son possible pour se nettoyer des cambouis dont il avait passé sa vie à se charger par des actes bestiaux, immoraux et irresponsables qui le suivent encore et toujours ? C’est vraiment triste que le sommet de l’Etat du Togo soit autant truffé de petits hommes aussi vieillots que vermoulus qui n’ont ni vision, ni ambition, ni courage, ni audace….

Finalement où finiront-ils par mener notre pays et son peuple avec autant de divagations et d’incohérences ? Seul Dieu sait et saura bien sûr sauver ce peuple des griffes de ces prédateurs.

 
togoinfos
 

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