Certains fruits, denrées et autres produits exotiques ou auxquels ils sont autrefois indifférents, rentrent de plus en plus dans les habitudes des Togolais. C’est le cas du « petit-cola », communément appelé « ewo » dans la langue Ewé, le tamarin et le curcuma. Par les nombreuses vertus qu’on leur prête, ces produits originaires de l’Asie du sud-est, de l’Amérique latine, de la Chine et de certains pays de l’Afrique de l’ouest font à présent partie intégrante du quotidien des Togolais.
Le « petit-cola »
Vendu à presque tous les carrefours à Lomé, aux feux tricolores par des jeunes hommes et femmes, surtout les petits garçons, le « petit-cola », de son nom scientifique garcinia cola, est importé du Nigeria. Il est également cultivé au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Ghana, mais aussi au Togo. Dans notre pays, il est produit dans les localités de Badou et de Kpalimé, mais en faible quantité.
« La consommation du petit-cola a considérablement pris de l’ampleur grâce aux réseaux sociaux, à internet où on apprend qu’il a beaucoup de vertus. Et comme nous sommes tous des malades ambulants, la majorité en consomment maintenant », confie Fridaouss, une revendeuse d’épices et cola rencontrée hier mercredi au marché d’Adawlato.
Cette noix dont les Togolais raffolent de plus en plus, a beaucoup de vertus. Le petit-cola guéritles plaies intestinales, l’ulcère de Buruli, l’hypertension, le diabète, la drépanocytose, les kystes d’ovaires, le fibrome, les règles douloureuses, mais aussi les problèmes d’éjaculation précoce, de faiblesse sexuelle et stimule l’érection. C’est donc un puissant aphrodisiaque.
La commercialisation de ce fruit prend de l’ampleur. « Avant, ce commerce était très rentable. On achetait le sceau à vingt mille (20000) FCFA et le revendons à trente-cinq mille (35000) ; mais maintenant que ça a pris de l’ampleur, le sceau se vend à cinquante-cinq mille (55000) et on le revend à soixante-cinq mille (65000), sans oublier qu’on doit acheter les sachets dans lesquels on les emballe. Ca ne marche plus trop, mais c’est mieux que rien »,déplore Maimouna, une revendeuse de petit-cola
Le tamarin
Le tamarin est le fruit du tamarinier, connu sous son nom scientifiquetamarindusindica. Il estemporté du Nigeria et des pays tropicaux en général. De par ses nombreuses vertus, les Togolais et les entreprises commerciales utilisent de plus en plus le tamarin à des fins médicinales.
« Le tamarin est un fruit qui pousse naturellement comme le baobab. Il a un goût sucré et acide et traite beaucoup de maladies dont les troubles intestinaux, le paludisme,la dysenterie, les parasites,les ballonnements, les brûlures d’estomac ; les nausées et vomissements des femmes enceintes sont soulagés par le jus de tamarin », témoigne une revendeuse d’épices au grand marché de Lomé.
Certaines entreprises à l’instar de Baraji, sise à Agoè-Dikamé, l’utilisent pour fabriquer des boissons rafraîchissantes des bonbons très appréciés. Le tamarin est aussi utilisé comme condiment et sert à assaisonner les salades.
Le curcuma
Tout comme le petit-cola et le tamarin, le curcuma, communément appelé gingembre jaune,rentre de plus en plus dansles habitudes au Togo. Originaire du sud-est de l’Asie et aussi cultivé au Cameroun et au Togo, plus précisément à Badou et à Kpalimé, le curcuma est une épice essentielle pour garder la fraîcheur des plats cuisinés. Il est aussi utilisé dans la médecine traditionnelle. Le curcuma a conquis le cœur des Togolais à cause de ses nombreuses vertus.
C’est un antioxydant, un anti-cancérigène, un anti-inflammatoire et protège le foie. « Le curcuma est reconnu pour ses bienfaits pour la peau et de nombreuses femmes viennent même s’en procurer sur commande. Elles l’utilisent avec d’autres ingrédients pour fabriquer du savon »,nous fait savoir une revendeuse d’épices au marché d’Adawlato.
SOSSOU Mèmè et SALIFOU Nihad (Stagiaires)
source : Liberté