Me Agboyibo: ‘Les radicalistes de l’opposition ont aidé le régime à conserver le pouvoir’


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Dans un exposé présenté le 18 janvier dernier lors de la Convention des jeunes Libéraux du CAR par l’ancien Premier ministre togolais, Me Yawovi Agboyibo et reproduit jeudi par le journal « Le Changement », le Président d’honneur du CAR est revenu sur les raisons de l’échec du processus démocratique et des discussions sur les réformes politiques.
Dans son exposé, l’homme politique est d’abord revenu sur l’échec constaté au niveau des diverses coalitions constituées en réponse aux appels des populations à l’union de l’opposition. Pour lui, les partis membres du CST, de la Coalition Arc-en-ciel, avaient mis en veilleuse leurs idéologies pour accomplir le vœu de la population, ce qui a laissé place à la cacophonie plutôt qu’à l’harmonie.
 
Me Agboyibo appelle à repenser à l’avenir la dynamique unitaire qui devra tenir compte des spécificités idéologiques pour une meilleure gestion de la diversité des courants politiques.
 
Après avoir fait part de l’idéologie de concertation qui avait sous-tendu la création du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), ainsi que des mouvements qui l’ont précédé, Me Agboyibo pense que les seuls moyens efficaces à utiliser pour arriver à arracher des acquis réels dans la lutte que mène actuellement l’opposition doivent être les pressions non violentes.
 
« Nous y avions recouru abondamment à l’époque à travers la sensibilisation des populations à prendre conscience de la situation inadmissible de privation de leurs libertés et de la nécessité de se battre pour y mettre fin, l’incitation à la création d’organisations de droits de l’Homme comme cadres d’éveil à l’engagement citoyen pour le changement, les manifestations d’indignation des populations, l’implication des organisations internationales des droits de l’Homme aux cotés des togolais en lutte pour leurs libertés, les actions visant à informer la communauté internationale des abus du régime, etc. », a fait savoir l’ancien Premier Ministre.
 
Pour lui, ces pressions avait pour objectif d’amener le dirigeant incarnant le système, le Général Eyadéma, à s’ouvrir à un dialogue susceptible de répondre aux attentes des populations.
 
« Cette éclosion fut bien des fois perçue avec étonnement. Elle était en réalité une émanation de l’étincelle-amour. Elle procède d’une énergie intérieure qui met à l’abri des intimidations et des séductions. Elle implique la mise en confiance de l’adversaire par le respect de sa dignité et l’effort d’empathie pour déceler ses inquiétudes, ses intérêts inexprimés et ses ressentiments de façon à les prendre en compte pour dénouer les blocages. Cette première mise en confiance allait de pair avec celle à réaliser à l’endroit des populations de qui les leaders du mouvement tenaient leur légitimité.», peut-on lire dans le document d’Agboyibo.
 
L’homme politique a fait savoir que la double relation de confiance avait permis d’amener le général Eyadema à rétablir le multipartisme et les libertés individuelles et collectives qui constituent jusqu’aujourd’hui les fondamentaux du processus démocratique togolais, de faire dissoudre dans le cadre d’une assise nationale tenue en juillet 1991, le gouvernement et l’Assemblée monolithique RPT à remplacer par des institutions transitoires, de faire investir ces institutions transitoires de la mission d’élaborer les textes à appliquer pour la tenue d’élections locales, législatives et présidentielles acceptables par tous, de faire voter une loi d’amnistie pour le retour des exilés.
 
Mais le processus rencontrera des difficultés à la veille de la Conférence nationale. Me Agboyibo impute la responsabilité de ces épreuves aux marxistes qui se sont opposés au dialogue comme mode de règlement des conflits par préférence de la « violence physique » ou « verbale », de « l’imposition de la pensée unique », « du fanatisme et de l’extrémisme », le « rejet des élections comme mode d’accession au pouvoir, etc. ».
 
La différence est d’essence spirituelle écrit l’avocat qui rappelle que l’étincelle divine est le trait d’union entre les hommes alors que les marxistes ne reconnaissaient pas Dieu. « Si elle n’existait pas, toute espérance de conciliation des personnes en conflit serait bannie. Je suis convaincu que notre pays le Togo ne peut sortir de l’impasse actuelle sans effort de rencontre des étincelles des acteurs politiques. Le marxiste ne croit pas lui à l’existence de l’étincelle divine en chaque personne humaine et par voie de conséquence à l’idée que deux personnes en conflit puissent s’entendre par la rencontre de leurs étincelles divines. D’où son refus du dialogue et sa préférence pour le règlement des désaccords par la méthode du plus fort : l’affrontement verbal et physique ».
 
Cet affrontement verbal s’est révélé « stérile » au Togo parce que les auteurs ne se donnent pas les « moyens physiques qu’il faut pour mettre fin au système » et aussi, il sert de prétexte aux « monarchistes au pouvoir depuis près de 50 ans » pour verrouiller toutes les institutions et détruire moralement le pays par la « manœuvre satanique d’achat à grande échelle de la conscience des citoyens ».
 
Me Yawovi Agboyibo s’insurge contre le fait que les radicalistes de l’opposition fassent croire aux partisans de l’opposition que leur tour de jouissance de ces ressources arrivera bientôt car ils sont sur le point de prendre le pouvoir.
 
« Tant que les couches déshéritées de leurs parts des ressources publiques continueront à être acculées à vendre leurs suffrages pour survivre, les consultations électorales seront dépourvues de sens et l’opposition aura du mal à accéder au pouvoir », avance-t-il.
 
L’homme politique togolais, souvent mal compris par les siens, préconise que un changement de stratégie par l’opposition qui doit songer régler par le dialogue et couplé, s’il le faut, avec les pressions en s, le problème d’affectation équitable des ressources publiques de manière à mettre les citoyens en condition économique d’arbitrer librement la question de l’alternance.
 
Une sortie qui ne sera pas certainement du goût de ces radicalistes accusés ces derniers jours d’avoir contribuer à l’échec des réformes constitutionnelles et institutionnelles avant l’élection présidentielle.
 
source : togobreakingnews
 

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