Editorial de FSA du 25 Avril : Quand la fraude électorale devient une loi au Togo


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Editorial de FSA du 25 Avril sur radio Kanal K en Suisse.
 
Quand la fraude électorale devient une loi au Togo

 
 
L’élection présidentielle au Togo ne sera pas sans contestation. Dans la nuit du mardi 28 avril, en plein journal de la Télévision togolaise en direct depuis le siège de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), TaffaTabiou, président de la CENI s’apprêtait à proclamer les résultats de la présidentielle de 2015 alors même que la confrontation des PV n’a pas été faite pour toutes les CELI. Francis Pedro Amuzun, Vice-Président de la CENI, monte dans le studio et empêche la forfaiture. La TVT coupe l’image sur instructions du journaliste-présentateur pour maquiller la forfaiture et empêcher l’opinion de consumer la honte toute bue.
 
C’est ainsi que la tragicomédie de l’élection s’est déroulée au Togo en présence de deux chefs d’Etats Africains et, de surcroît, celle de actuel président en exercice de la CEDEAO; John Dramani MAHAMA.
 
Sous pression, TaffaTabiou proclame le président sortant Faure Gnassingbé au soir du 28 avril vainqueur du scrutin présidentiel en le créditant d’un score de 58,78% contre 34,95% pour le candidat du CAP 2015, Jean-Pierre FABRE.
 
Des résultats provisoires qui devront attendre le verdict définitif de la cour constitutionnelle. Pourtant, le vice-président de la CENI, Francis Pedro AMUZUN de l’opposition, peste contre ce coup de force qui devient ridicule et récurrent au Togo.
 
En réalité, Francis Pedro Amuzun avait donné du fil à retordre au président de la CENI car, selon les commissaires de l’opposition à la CENI, il y a une fraude massive dans la compilation des résultats. L’arrivée ce mardi 28 avril des deux chefs d’Etats du Ghana et de la Côte-D’Ivoire a relancé les travaux de compilation des résultats CELI par CELI. Ces travaux, rappelons-le, ont été plusieurs fois suspendus à cause d’une tension très vive qui régnait à la CENI, parce que les moyens mis en œuvre pour frauder une fois encore l’élection présidentielle ont été découverts par les membres de CAP 2015 qui voulaient plus voir clair dans tout ce qui se faisait.
 
Si les deux présidents de la CEDEAO ont conseillé que les résultats des CELI litigieux soient mis de côtés et que ceux qui ayant reçu l’adhésion de tous les membres de la CENI soient proclamés en attendant un règlement des cas litigieux, comment alors TaffaTabiou peut-il justifier son coup de force en proclamant des résultats provisoires sans consentement des autres membres CENI et sans la présence au moins de son vice-président à ses côtés comme cela a été le cas dans certains pays africains récemment comme au Nigéria?
 
Et c’est là justement où des interrogations se posent sur la mission réelle des différents groupes d’observations ? La mission de l’OIF, conduite par le général Siaka Sangaré, qui jusqu’au soir du 28 avril, se montrait intègre dans son rôle pour une transparence de l’élection présidentielle au Togo. Devant l’insoutenable, il a claqué la porte le soir de la proclamation des résultats frauduleux pour ne pas cautionner la forfaiture en préparation en ces termes:  » Je n’ai plus ma place ici. » Mais le hic est que, depuis le soir du 28 avril, ce général Sangaré a disparu dans le circuit jusqu’aujourd’hui sans situer l’opinion sur sa mission et le déroulement du scrutin.
 
Cette parodie d’élection qui connait un goût de victoire inachevée replonge encore plus le Togo dans des lendemains incertains et dans de douleurs immenses. Déjà que, non seulement, Jean-Pierre Fabre rejette le résultat de la parodie électorale qui sonne comme une mascarade, il vient en plus et surtout de défier le régime de Faure dans une conférence de presse tenue dans la soirée du 29 Avril en s’autoproclamant Président du Togo. Le bras de fer ne fait que commencer.
 
La CEDEAO vient de montrer encore une fois encore aux yeux du monde entier ses limites en matière d’accompagnement pour l’instauration d’une vraie démocratie en Afrique de l’Ouest. Et comme dirait l’autre, les élections ont perdu leur sens au Togo où le clan Gnassingbé a de nouveau démontré au monde entier qu’il détient tous les leviers politiques et diplomatiques pour asservir les togolais – son propre peuple – qui devraient tirer encore une fois des leçons d’une élection présidentielle.
 
La Rédaction de FSA
 
Radio Kanal K en Suisse

 

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