Fraude Faure Ever?


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Les élections présidentielles suivies deux proclamations de résultats par deux groupes de la même Commission électorale nationale indépendante (Ceni) électorale viennent aggraver la crise politique Togolaise.
La profonde crise de confiance qui mine la classe politique Togolaise risque de déboucher sur un conflit ouvert si les mesures appropriées ne sont pas prises.
 
Ces derniers mois, à travers nos écrits, nous avons insisté sur le déficit démocratique au Togo et sur l’urgente nécessité de démocratiser les esprits car, Il n’y aura pas de démocratie au Togo si nous refusons de devenir démocrates.
 
Le chef de l’État sortant est arrivé au pouvoir en 2005 en opérant un coup de force militaire, suivi d’un coup d’État constitutionnel parachevé par un coup de force électoral avec à la clé 1000 morts.
Le fait que le chef de l’État sortant soit un hors la loi décrédibilise l’ensemble des institutions de la République, désarticule l’État et finalement bloque le cours normal des activités politiques, économiques et sociales censée être régulées par les lois.
 
Un hors la loi peut difficilement faire régner la loi et c’est la raison pour laquelle une minorité peut piller le pays en toute impunité, que des miliciens peuvent tuer et incendier des marchés en toute impunité, que les citoyens n’accordent plus aucune valeur aux serments des fonctionnaires, que les populations sont désengagées de la vie politique (40% d’abstention aux élections), que les populations ont perdu toute fierté d’être Togolais et que le tiers des 7 millions de Togolais sont à l’extérieur du pays.
Est-il raisonnable d’espérer qu’un hors la loi de son plein gré se soumette aux lois qu’il a violées sous toutes les formes possibles pour soi disant en devenir garant? Je pense que non.
 
Les lois n’ont de force que si elles sont respectées et un hors la loi par essence ne respecte pas la loi, et c’est pour éviter les torts que cela cause à la société et pour décourager toute émulation que souvent les hors la loi sont arrêtés et traduits en justice partout dans le monde.
Le chef de l’État peut donc continuer à tenter de garder un pouvoir frauduleusement acquis hors du cadre de la loi, mais le problème de légitimité le poursuit et le poursuivra jusqu’à ce que de véritables élections libres et transparentes aient lieu dans ce pays ou qu’il soit renversé par un hors la loi plus fort ou renversé par le peuple à qui appartient la souveraineté.
 
Il n’est pas normal que pour une élection au Togo, des chefs d’État défilent à tout moment donnant des injonctions par ci et par là comme si le bateau Togo n’avait pas de capitaine.
Il n’est pas normal que le Président de la CENI, enseignant à la retraite, sous serment, à cet âge respectable face étalage de sa méconnaissance de l’alphabet et de l’arithmétique et nous présente systématiquement des chiffres qui ne concordent pas quand on les additionne. Si le ridicule tuait, le Président de la Ceni serait mort au moins trois fois cette semaine.
 
Il est légitime de ne rien espérer d’une cour constitutionnelle qui a pris la mauvaise habitude de prendre le serment de hors la loi. Le crédit de la cour constitutionnelle est mort, la confiance l’a tué.
Dans un pays dirigé par un hors la loi, le peuple est confus, puis divisé et finalement perd ses repères car il n’y a ni le bien, ni le mal, ni le passé , ni l’avenir, il n’y a que les intérêts présents du ventre et du bas ventre et tous les moyens sont bons pour les satisfaire.
 
Les autres, constatant que nous sommes divisés en profitent, même nos voisins…plus précisément… un hybride lézard- caméléon albinos, revêtu d’une tunique blanche comme Judas qui a trouvé un débouché pour ses pacotilles, des machines et procédés frauduleux pour transformer les échecs en succès.
Pour notre part, dans l’intérêt supérieur de la Nation, l’élection du 25 Avril 2015 doit être mise entre parenthèses (soit pour faire une investigation approfondie pour connaitre la vérité des urnes ou tout simplement annulée) puisque toutes les parties conviennent qu’il y a eu des fraudes massives et que les élections sont sorties de leur cadre légal avec le coup de force opéré par le Président de la Ceni.
Il faut faire place à une transition pour passer d’un système de parti-État à un système de démocratie multipartite. Cette transition démarrée en 1990 n’a jamais été à son terme, car victime de coups de force et de fraudes liées à l’absence de confiance entre acteurs politiques et au refus du progrès par l’ordre ancien. Aucun des deux candidats en tête de l’élection ne pourra gouverner ce pays paisiblement sans transition et sans abus de la force légale ou légitime.
 
La transition dont nous parlons ne peut être dirigé par le chef de l’État sortant, il n’a aucun crédit parce qu’il est auteur de coups de force multiples, de fraudes et ne tient aucun de ses engagements. S’il tient à mettre fin à son statut de hors la loi, il doit gagner les élections de façon régulière et être sur le même pied d’égalité que les autres candidats. Pour cette transition, Il faut un homme neutre et intègre. Nous le voyons sortir des rangs des confessions religieuses, de la société civile, de la chefferie traditionnelle, de la diaspora ou de l’armée.
La transition de deux à cinq ans que nous proposons aura pour but de :
–  Convoquer une assemblée constituante pour rédiger une nouvelle constitution qui sera soumise aux populations pour référendum.
–  Procéder à un découpage électoral équitable où 1 Togolais = 1 Vote.
–  Procéder à un recensement général de la population et de la diaspora ; délivrer des cartes d’identités nationales aux ayants droit; octroyer le droit de vote à la diaspora et finalement procéder à la mise en place d’un fichier électoral fiable et conforme à la réalité.
–  Mettre en place une CENI apolitique présidée par un représentant de la communauté internationale (CEDEAO, UA, ONU).
–  Mettre en œuvre les 68 recommandations de la CVJR.
–  Organiser dans l’ordre des élections municipales, législatives et Présidentielles.
–  Inaugurer une nouvelle République et permettre au Togo de prendre un nouveau départ.
 
Le gouvernement de transition doit se faire sur la base des suffrages recueillis par les partis lors des législatives de 2013 puisque ces élections en dépit des fraudes ne souffrent plus de contestations. Le chef du gouvernement de transition aura des pouvoirs élargis définis par l’accord qui met en place la transition. Tout membre participant à la transition qui souhaite prendre part aux joutes électorales doit démissionner de ses fonctions au moins 3 mois avant l’élection.
Le Togo doit redevenir un pays normal, nous ne pouvons pas continuer à évoluer de coup de force en victoires volées. La fraude n’est pas une fatalité par laquelle il faut passer pour exister.
 
En 1963, lorsqu’un membre de la famille biologique du chef de l’État sortant s’emparait du pouvoir par un coup d’État sanglant, John Dramani Mahama Président du Ghana avait 5 ans et Alassane Ouattara, le très compétent, respectable et admirable Président de la Côte d’Ivoire avait 21 ans. Ils ont eu le temps de faire toute leur vie (bien réussie d’ailleurs) et viennent nous trouver toujours avec le même problème de coup de force au Togo. Si la même famille était au pouvoir chez eux depuis 1963, est ce qu’ils pourraient devenir chef d’État et venir nous trouver ici pour nous secourir ? Nous les remercions pour les efforts déjà déployés, et nous leur demandons de faire plus si possible, Il faut qu’ils nous aident avec cette transition plutôt que de donner l’impression (par leur silence actuel) de demander à des hors la loi de faire régner la loi et l’ordre dans le pays.
 
La raison ne permet pas de maintenir le statu quo. Voilà 52 bonnes années que la même famille se maintient au pouvoir par les coups de force et la fraude. Fraude Forever ? Fraude Faure Ever? En 2020, si rien n’est pour résoudre en profondeur la crise Togolaise, nous serons à 57 ans de pouvoir et en route pour 100 ans de pouvoir d’une même famille biologique…
 
Au moment où s’engage ce bras de fer qui ne fera que d’innocentes victimes, j’invite l’ensemble de la classe politique à faire preuve de sagesse et de dépassement de soi dans l’intérêt supérieur de la Nation.
La transition est plus qu’un passage obligé vers la démocratie, elle est une nécessité. Les contractions sont à un niveau avancé et le Togo va accoucher de sa démocratie maintenant. Tout peut être pacifique si la raison prévaut ou tout peut être mouvementé voir sanglant si la fraude et la passion prennent le dessus. Même si le chef de l’État élu arrive à balayer ce régime, la transition est toujours d’actualité.
Faisons ensemble le bon choix c’est-à-dire mettre entre parenthèse cette élection frauduleuse pour ouvrir une transition et passer de l’obscurité à la lumière…pour le bien du plus grand nombre.
Refuser une transition pacifique, c’est inviter des jours difficiles au Togo. Si c’est par des jours difficiles qu’il faut passer pour être libre, qu’il en soit ainsi… nous ne nous déroberons pas à la lutte car il vaut mieux fin effroyable à cette situation qu’une frayeur sans fin…
 
Les Togolais ont passé plus de temps qu’il ne faut dans l’obscurité et leur souhait le plus ardent est la lumière… Soyons à la hauteur du défi et apportons le changement et la prospérité dans le pays sans faire couler de sang. La loi de la force ne peut plus l’emporter, c’est le temps de la force de la loi.
Fiat Lux… Que la lumière soit…
 
source : Séna Alipui.
 
source image : 27avril.com
Fraude Faure Ever?

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