Togo : Le 3ème mandat de Faure Gnassingbé s’eloigne à grands pas.


cari_susses


Quarante huit (48) ans de père en fils à la tête de sept millions (7 000 000) d’individus, il a dû se passer quelque chose, peut être une injustice quelque part pour qu’une famille, pour ne pas dire un régime politique, puisse avoir une telle longévité au pouvoir.
 
Du parti unique sur fond d’élection à la Staline avec des scores fleuves pour aboutir à la fraude en live et l’achat des PV, les Togolais ont tout encaissé. Une erreur peut être excusable, mais quand le fautif persiste, elle devient un crime. Le sang a coulé, des citoyens sont encore traumatisés à vie, ils peuvent pardonner sans pour autant oublier.
 
Les élections sont devenues un rendez-vous de la violence. L’année 2005 aurait battu tous les records. Les Togolais n’ont plus l’intention de continuer par se faire du mauvais sang de la succession patrilinéaire au sommet d’une République qui se dit démocratique.
 
Faure Gnassingbé a tout fait pour esquiver les reformes afin de perdurer au pouvoir et arracher sa fameuse vision du Togo 2030. Oui, il y tient. A sa vision 2030, Faure tient, ce n’est plus un rêve pour lui, c’est une réalité au bout des doigts. Pour y parvenir, il promet les reformes après la présidentielle de 2015. Ces reformes, il les fera, à coup sûr. Sauf qu’elles ne seront pas des reformes afin d’une quelconque alternance politique, mais plutôt un renforcement de l’emprise du prince sur son pouvoir. Des reformes qui ouvriront une brèche pour permettre au plus rusé des princes de s’accorder le pouvoir jusqu’à son 2030.
 
Contrairement à la minorité qui pille le pays, la majorité des Togolais n’a pas une force dissuasive pour opposer à la volonté du « führer ». Oui, la grande muette, le corps des controverses, si loin si proche des Togolais.
 

  • L’armée Togolaise, c’est celle-là qui a formé de nombreuses armées de notre continent. Ils sont des milliers, ces hommes de troupes qui ont quitté les stages dans les montagnes de Kpéwa pour aller redonner du sang neuf à leur pays.
  • L’armée togolaise, c’est celle-là qui continue par faire la fierté de son drapeau dans les missions onusiennes, malgré quelques ratés d’un petit maillon.
  • L’armée togolaise, c’est aussi elle qui a fait peser son ombre sur les morts de 2005. C’est celle-là qui, tout comme les fonctionnaires, continue par être une des armées les moins payées d’Afrique.
  • C’est un corps auquel l’on a fait croire qu’un bon militaire est un militaire pauvre et mal payé. De ce fait, elle est donc restée le parent pauvre du continent.
  • Avec les fonctionnaires, elle réclame désespérément, depuis un temps, une augmentation de salaires qui peine à se réaliser. C’est elle la meilleure et la pire des choses à la fois que possède le Togo, la langue d’Oedipe.

 
L’armé est accusée d’un parti pris qui catalyse les coups de force, la délinquance politique et tout type de comportements foireux qui maintient le peuple dans cet état. Jusqu’où ces soupçons vont-ils peser sur elle ? Le Togolais ne demande pas aux corps habillés de retirer le pouvoir d’un camp pour un autre, mais de garder une neutralité républicaine. Hélas ! La voici encore associée à la fraude.
 
Nous vous disions dans nos précédentes parutions que les différents mécanismes de la CENI sont infestés d’agents de renseignement. Ils sont partout pour apporter leur appui et remonter des informations à la consolidation d’un système dandinant. Mais les Togolais osent croire à un sursaut patriotique. Il est aussi possible que des zélés posent des actes isolés qui ternissent l’image de notre armée. Qui a mis des agents de renseignement à la solde de Clément Aganahi dans l’organisation de sa fraude ? Qui est derrière les « zoulous », agents infiltrés, qui remontent les infos relatives au système de collecte des résultats mis en place par l’état-major du CAP 2015 au régime en place ?
 
En tout cas, de sources bien fuitées, l’on donne déjà les dernières informations sur le matériel de travail que compte utiliser l’opposition pour la collecte des résultats. Ceux qui se sont autorisés le titre foncier de la République en faillite du Togo sont déjà au courant qu’environ 1200 lignes téléphoniques sont mises en place par le CAP 2015 pour faire marcher le système. Il ne leur reste qu’à faire connaissance du code secret qui fera fonctionner la machine de collecte du camp adverse.
 
Malgré tous ces moyens mis en jeu par le régime pour voler, il y a de la panique en ce moment au sein du pouvoir, car le dispositif de fraude ne marche pas automatiquement comme voulu. Mais au même moment, de grandes manœuvres sont en cours et aucune audace n’est trop grosse pour exfiltrer un navire aux creux des vagues.
 
Le système « SUCCES » est déjà en soit un cheveu sur la soupe. Il a laissé de tristes souvenirs dans la tête des Togolais avec des tendances biscornues qui sont devenues réalité en 2013 sans oublier le scandale du fameux VSAT en 2010. Pire, quand le machin « SUCCES » a pour instrument de travail des agents de renseignement aussi bien civils, militaires que paramilitaires, il y a panique en la demeure.
 
La présidentielle de 2015 n’a pas besoin du « SUCCES ». La loi ou le code électoral suffit, SVP. Continuer par faire usage des méthodes de bas étage de Clément Aganahi, un expert renvoyé du système des Nations Unies et de la CENI du Tchad, c’est faire preuve d’une délinquance politique. Mais nos dirigeants ne vont pas éternellement ressembler à des délinquants politiques. Une élection sans reformes était déjà une opération tendue. Mieux, quand l’on veut ajouter des dispositions douteuses qui divisent à une loi électorale qui ne souffre d’aucune insuffisance, il y a problème. De ce fait, avec les interventions ici et là, nous avons espoir que le « SUCCES » et son Aganahi appartiennent à l’histoire.
 
Faure Gnassingbé veut son pouvoir. La nouvelle donne internationale limite les autres présidents à deux mandats. L’héritier national a trouvé un subterfuge pour s’autoriser plus, peu importe si cela suscite un tôlée. C’est la loi qu’il a fait modifier à son image, qui le lui autorise. Il n’y a que le forcing et la fraude en live qui puissent permettre au prince d’aller au-delà du 25 avril 2015. Mais cela est aussi porteur des germes de violence. Faure Gnassingbé a déjà traversé 2005 au rythme de la violence. Il traine dans son armoire 1000 morts mais lorgne un autre passage en force.
 
La tension est lourde et ses missionnaires sillonnent le pays pour prôner l’apaisement. Silence, la fraude passe. Notre armée veut-elle encore se faire complice alors qu’elle donne une autre image à l’extérieure ? On ne change pas les méthodes qui gagnent, il est vrai. Sauf que, pour gagner en 2005, Faure Kodjo Essozimna Gnassingbé et son système ont enterré 1000 Togolais. Jusqu’où la communauté internationale va-t-elle encore se taire face à une obsession maladive d’un pouvoir qui se nourrit du sang de son peuple ? Rendez-vous au rendez-vous du 25 avril 2015, pour ou contre la monarchisation du Togo. Le vote de chaque Togolais compte et ils seront nombreux à s’exprimer. Les Togolais ont le devoir de sortir nombreux pour juger de leur sort.
 
Source : [23/04/2015] Abi-Alfa, Le Rendez-Vous N° 243.
 

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