Togo, Précampagne de la présidentielle 2015 : La farandole des « Premières Dames »

« Campagne électorale. Série de discours qui consiste à prendre les électeurs pour des ploucs » (Jacques Mailhot)
 
Officiellement, la campagne électorale de la présidentielle du 15 avril 2015 débute le 31 mars et prend fin le 13 avril. Mais depuis quelques semaines, la précampagne ou la campagne avant l’heure bat son plein. Et comme l’explique le politologue français Valentin Becmeur dans son analyse « Stratégie politique et technique électorale : l’efficacité prouvée du porte-à-porte », on assiste à la mobilisation par le discours qui consiste à mettre en avant des thèmes de campagne en vue de susciter l’enthousiasme des électeurs et à la mobilisation par le terrain qui consiste à organiser en masse des actions militantes à destination des électeurs. Parfois, les deux types de mobilisation sont utilisés afin de séduire davantage d’électeurs. Ce que font actuellement tous les candidats à l’élection présidentielle d’avril 2015, même si le phénomène est très poussé du côté du pouvoir où on ne se gêne plus de transformer les activités officielles de l’exécutif en campagne électorale.
 
Pendant que le chef de l’Etat se promène de village en village et abîme ses paumes avec les coups de pioche qu’il donne à des travaux trompe-l’œil, ses intimes sont presque en transe sur le terrain. La plus « bling bling » est sans doute la détentrice de tous les portefeuilles, Victoire Tomegah-Dogbé, avec ses multiples projets aux contours flous et dont les résultats ne sont visibles que dans ses allocutions. Directrice de cabinet à la présidence de la République et ministre du Développement à la base, de l’Artisanat et de l’Emploi des Jeunes, elle s’occupe aussi des finances, de l’agriculture, de l’administration territoriale, de la promotion de la femme, etc. De fait, elle est au four et au moulin et peut intervenir trois à quatre fois dans un même journal télévisé. C’est également elle qu’on voit à tous les déplacements du chef de l’Etat.
 
Vient ensuite Ingrid Awade qui a fait de la coquille vide de la Délégation à l’organisation du secteur informel (DOSI), un instrument de propagande politique. Elle va de marché en marché pour entretenir les commerçantes sur « Nubueke » (un autre jour se lève). Faut-il en rire ou pleurer ? Et pour rire justement, l’ancienne DG des impôts crée une mutuelle des artistes et journalistes du Togo. Il n’y a que des naïfs qui vont accorder du crédit à ces agitations.
 
Il nous revient que d’autres intimes s’activent pour le maintien du statu quo. Il y a une qui distribue des ordinateurs alors qu’elle est incapable d’assurer aux Togolais l’indépendance en connexion Internet. C’est donc le ballet des « Premières Dames ». Chacune, à son niveau, essaie d’entreprendre quelque chose dans le but de conserver le pouvoir sous les draps.
 
Source : [23/03/2015] Zeus Aziadouvo, Liberté N°1909 / 27avril.com