Si c'était un secret, il est sans aucun conteste devenu de polichinelle, en tout cas depuis quelques mois déjà. Il n'y a peut-être pas de torchon qui brûle vraiment, mais il y'a, à coup sûr, des étincelles qui jaillissent de façon visiblement récurrente. Le pouvoir du Bénin, me semble-t-il, a des choses à reprocher à celui du Togo. A tort ou à raison ? A priori, nous en tant que citoyens qui aimons nos pays respectifs, n'avons pas besoin de le savoir. En revanche, nous avons besoin d'une chose essentielle et fondamentale pour notre vivre ensemble, l'entente mutuelle entre les deux pays voisins si complices depuis toujours y compris hier. Il me semble en effet, à moins de me tromper, que dès sa prise de pouvoir, Lomé a été la première capitale que le Président Patrice Talon a visitée avant même son investiture à proprement parler. Il me souvient encore que lors de la crise de 2017 avec la montée au créneau du PNP au Togo et ses multiples manifestations, Patrice Talon a encore fait par deux fois, le voyage de l'aéroport de Lomé où il a longuement échangé avec son frère et ami du Togo dans le but de chercher les voies et moyens pouvant permettre de juguler cette crise qui secouait notre pays. J'ai aussi vu, Faure Gnassingbé, faire le déplacement d'Abidjan où, ensemble avec le Président Alassane Ouattara, ils ont réconcilié Patrice Talon fraîchement élu président du Bénin et son prédécesseur Thomas Boni Yayi alors que ces deux hommes, des mois durant, ne se parlaient plus ou même, s'étaient juré une adversité presqu'à vie. Comment donc il peut arriver, qu'en l'espace de quelques années seulement, des allusions peu reluisantes, des accusations à peine voilées, viennent du Bénin contre le Togo son voisin? Bien sûr que ce sont des choses qui peuvent arriver même entre frères ou soeurs d'une même famille. Mais ce qui est vraiment dérangeant et qui me motive à écrire cet article, reste que ces petits malentendus durent et perdurent au risque, visiblement, d'empoisonner les relations entre les deux pays et par ricochet, les deux peuples. Alors voici ma proposition, toute simple. Bien entendu, en ma qualité de citoyen togolais, je ne peux la proposer qu'à mon Président et je recommande aux béninois d'en faire autant. A mon Président donc, je recommande de se lever un beau matin, de mener convenablement ses activités physiques, de prendre ensuite du bon thé ou du café chaud s'il en a l'habitude après son bain, puis, lorsqu'il se sent dans des conditions optimales de résonance avec son être profond, de prendre son téléphone et d'appeler directement et sans détour, Patrice Talon au Bénin. Dès que celui-ci décroche le phone, qu'il lui dise, en langage direct et sans état d'âme par exemple ceci: "mon frère, tu es mon aîné en terme d'âge, moi je suis ton doyen dans la gouvernance d'État, tous les deux sommes non seulement des hommes, de vrais garçons, mais aussi des frères. Je fais ce pas pour qu'on se parle et qu'on crève au plus vite cet abcès dont la puanteur commence à indisposer nos deux peuples". Ensuite, ils rentrent tous les deux dans le vif du sujet, se parlent vite et bien, sans témoin ni intermédiaire. Je suis convaincu que plus jamais, nous n'entendrons encore parler de cette histoire à longueur de journée où des activistes de chacun des deux pays commencent à se mêler avec des commentaires tendancieux qui ne peuvent qu'en rajouter au mal déjà existant. Je précise que si l'un appelle et l'autre refuse de le recevoir au téléphone, il peut prendre d'autres chefs d'État à témoin ou au pire, nous le dire publiquement, nous allons nous charger du reste en tant que leaders d'opinion. Le dialogue, surtout lorsqu'il est exempte d'égo, est une arme incroyable, il a ceci d'avantageux qu'il permet à chaque interlocuteur de se sentir aimé, respecté, considéré de sorte à le mettre en confiance afin de se lâcher au besoin. Dans le contexte d'une gouvernance d'État, ce dialogue est davantage plus recommandable d'autant plus que le pouvoir a ceci de pernicieux qu'il isole le dirigeant et l'emprisonne dans la seule écoute des gens qui ont des intérêts directs ou indirects avec lui. Il risque alors d'être induit en erreur dans l'appréciation des sujets qui lui sont soumis s'il ne va pas directement aux informations et prendre par lui-même, le pouls effectif du terrain afin de se formuler une opinion bien tranchée et dénuée de tout tamis dont les collaborateurs sont souvent maîtres. Et mieux, une telle approche que je recommande aussi chaudement, n'enlèvera, à mon sens, rien à l'un comme à l'autre de nos Chefs d'État. Au contraire, cela ne fera que les grandir et ils nous donneront ainsi, encore une fois, la preuve qu'ils sont de vrais leaders en qui nous pouvons investir notre confiance sans retenue, car ils savent trancher au vif tous problèmes qui se présentent à eux.. Laisser une telle situation pourrir et s'envenimer, me dérange particulièrement, moi en tant que citoyen me sentant concerné par le devenir des deux peuples. Les démarches purement diplomatiques ne me paraissent pas toujours rentables, elles retardent les choses, polissent les faits de sorte même à leur enlever la teneur humaine. La chaleur humaine, il faut toujours l'utiliser partout où besoin est, elle est d'une imbattable efficacité et permet de comprendre vite autrui. Il est dans la vie, des situations que nous considérons parfois comme graves, inextricables, difficiles, compliquées... Pourtant, un seul geste, parfois petit, suffit pour les résoudre sans effort particulier et ainsi libérer les vannes afin que l'énergie circule paisiblement pour notre propre bien et celui des autres ! Réglons nos problèmes vivants et passons à autre chose... Luc Abaki
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