L’affaire défraie la chronique ces derniers jours. Surtout sur les réseaux sociaux. Un Togolais vivant au Canada a assassiné ses deux filles et s’est suicidé lui-même. Ce, après un divorce prononcé entre feu Nicolas Essodom Kpatcha, puisque c’est de lui qu’il s’agit, et son ex-femme Elise, également de nationalité togolaise. La version des faits qui circulaient sur les réseaux sociaux depuis un certain temps vient d’être contredite par un proche de la famille.
« Elise était une pauvre fille qui vivait dans la misère à Lomé. Sa vie a changé grâce à Nicolas qui l’épousa et l’emmena avec lui au Canada. Là-bas, Nicolas a inscrit sa femme dans une université prestigieuse où elle obtint une Licence. Nicolas a tout offert à Elise, mais quand celle-ci a commencé par travailler, son comportement a changé. Elle est soupçonnée d’adultère. Questionnée par son mari, elle nia les faits et demanda le divorce. Le 21 septembre 2021, la justice canadienne donna raison à dame Elise et lui confère le droit de garde exclusive temporaire des deux fillettes. Ayant mal digéré la sentence de la cour, le sieur Nicolas se vengea, tua les deux fillettes avant de se donner lui-même la mort », avait-on lu sur les réseaux sociaux concernant cette affaire.
Mais, aux dernières nouvelles, selon un proche de la famille, cette version est complètement fausse et ne reflète en rien les faits tels qu’ils se sont déroulés.
Voici la version de ce proche relatée à nos confrères d’Afreepress
L’aventure d’Elise et de Nicolas n’a pas commencé par la visite de ce dernier à Lomé comme le prétendent. C’est plutôt par personne interposée que Nicolas et Elise se sont connus. Après échanges et accords, les deux ont décidé de se mettre ensemble. Nicolas a pris soin de faire les démarches qui s’imposaient. Des démarches qui sont couronnées par un mariage coutumier et civil à Lomé. Après le mariage, Nicolas partit seul. Quelques mois plus tard, Elise rejoindra son mari pour six mois au Canada puis revint au pays. Elle passa encore quelques mois à Lomé avant de s’envoler de nouveau pour le Canada, cette fois pour s’installer définitivement avec son mari.
Cependant, Elise n’a pas connu la paix dans son foyer une fois installée définitivement au Canada. Elle n’avait pas de téléphone portable personnel. Elle utilisait celui de son mari qui, lui dit qu’il en fait rarement usage donc elle peut l’utiliser sans pour autant avoir le besoin de s’acheter un nouveau numéro. Ainsi, la vie d’Elise est contrôlée de bout en bout par son mari, Nicolas. Que ce soit son profil WhatsApp, Facebook, et autres, c’est son mari qui les gérait. Comme cela ne suffisait pas, monsieur Nicolas a commencé à devenir violent envers sa femme et souvent devant les enfants.
Ne pouvant plus supporter et craignant pour sa vie, dame Elise fuit le domicile conjugal. Après des procédures judiciaires, les deux conjoints ont été autorisés par la justice canadienne à garder les enfants de façon alternée. Cette approche, loin de ramener un peu de cohésion entre les mariés n’a été que pour Nicolas une occasion de violenter Elise à chaque fois que c’est son tour de venir chercher les enfants. Dépassée par les événements, elle saisit à nouveau le tribunal pour violence. C’est ainsi qu’au délibéré du 21 septembre 2021, la cour a conféré à dame Elise la garde exclusive temporaire des enfants tout en renvoyant les deux conjoints auprès de leurs différents avocats pour conseil. Quand Nicolas apprit la décision de la justice et étant donné malheureusement que c’était son tour de garder les enfants la semaine-là, il tua les fillettes et se suicida.
Si la justice canadienne a pu conférer la garde des enfants à Elise, c’est justement avec des preuves. On serait en Afrique où on parlerait de la manipulation des magistrats. Mais jusqu’à cette heure, la probité morale de la justice canadienne ne souffre d’aucun doute. Ainsi, si dame Elise avait été reconnue coupable, ce drame n’aurait pas eu lieu.
@togoactualite.com