Jean Pierre FABRE, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC, opposition), parti membre du Collectif Sauvons le Togo (CST) et Abass KABOUA, patron du Mouvement des républicains centristes (MRC) ont été tous les deux placés sous « contrôle judiciaire » ce mardi à Lomé, a appris l’Agence Afreepress de sources proches du dossier. Ils sont « interdits de voyage et ne doivent pas se prononcer sur le fond du dossier d’incendie en cours de traitement », ont précisé à Afreepress, ces personnes.
24 heures plus tôt, ces deux leaders de l’opposition proches du CST avaient reçu des invitations à se présenter le lendemain au Service de recherche et d’investigation (SRI) dans le cadre des enquêtes ouvertes dans le dossier des incendies des marchés de Kara et Lomé. Ils seront accompagnés pour l’occasion, de plusieurs centaines de leurs militants et sympathisants qui prennent d’assaut le portail d’entrée de l’État-major de la gendarmerie à Lomé aux cris de : « Ils sont innocents, vous êtes les vrais coupables ».
Cette manifestation improvisée des partisans des deux leaders sera vite réprimée à coup de grenades lacrymogènes contre jets de projectiles. Les manifestants repoussés loin du lieu de leur attroupement, rechignent à évacuer les lieux et forment de petits groupes de discussions plus loin qui se disent « déterminés » à attendre l’issue de l’interrogatoire de leurs leaders. Pendant ce temps, à l’intérieur des bâtiments de la SRI, les deux personnes sont écoutées par les enquêteurs. Elles ont été pour l’occasion, assistés de Mes Paul Dodji Apévon et Lawson Banku Ruben.
Il sonnait 17 heures dans l’après-midi de mardi lorsqu’à vive allure, des véhicules sortent des clôtures de la gendarmerie. La rumeur se répand au sein de la foule en faction autour du bâtiment. « À bord de ces voitures se trouvent Jean-Pierre Fabre et Abass KABOUA, ils se rendent au siège de l’ANC », crie un jeune homme. Le siège, situé à une dizaine de routes des lieux est rapidement pris d’assaut par ces militants.
La tension monte d’un cran entre les forces de l’ordre accompagnant les deux personnalités et cette foule en colère. La situation dégénérera une fois de plus en affrontement rangé. Une voiture est brisée par des jets de projectiles et plusieurs manifestants se blessent dans la bataille rangée. Néanmoins, la perquisition est effectuée au sein du siège de l’ANC puis les gendarmes se transportent au domicile de Jean-Pierre Fabre pour le même exercice.
Après avoir été conduits devant le juge d’instruction, les deux leaders du CST sont remis en liberté aux environs de 22 heures 30. Les informations recueillies auprès de leur entourage font état de ce qu’il leur a été notifié leur « interdiction de se prononcer sur le fond du dossier ». « Ils ont été placés sous contrôle judiciaire », a confié au reporter de l’Agence Afreepress, Patrick Lawson.
Plusieurs leaders et responsables de l’opposition proche du CST sont inculpés dans le cadre du dossier d’incendies des marchés du Togo. Ceux-ci ont toujours nié cette « implication » que leur reproche la justice dans la série d’incendies qui a ravagé entre le 10 et le 15 janvier 2013 plusieurs marchés du Togo, dont ceux de Lomé et Kara. Ils parlent de « complot » destiné à « décapiter » leur mouvement de contestation de la politique du pouvoir en place.
Bernard A.
afreepress