Insécurité grandissante au Togo, les faits démentent le ministre de la sécurité Yark Damehane.


Yark_Damehane

L’insécurité est le sentiment de peur que peut ressentir un individu ou une collectivité devant ce qui peut advenir. C’est sans doute ce que ressentent les togolais dans leur grande majorité depuis un certain temps face à la recrudescence des accidents de circulation, des vols à mains armées, des braquages, des assassinats effroyables. Malgré les discours rassurants du ministre en charge de la sécurité et de la protection civile, Yark Damehane, et d’autres membres du gouvernement, le phénomène va crescendo. Le gouvernement togolais doit aller au-delà des paroles mielleuses pour assurer véritablement la sécurité pour tous. Une prérogative des Etats d’assurer la sécurité des personnes et des biens, un droit humain contenu dans les instruments internationaux en la matière, instruments auxquels le Togo est parti.

A Bè Kpota (un quartier de Lomé) il y a quelques jours un homme a été retrouvé mort dans des circonstances jusque là inconnues. Un autre a été retrouvé calciné dans les environs de l’aéroport de Lomé dans des circonstances non encore élucidées, même s’il se susurre qu’il fait partie d’un gang de voleurs.

Pas plus tard que lundi dernier un béninois d’un certain âge a trouvé la mort aux environs de 04H du matin attaqué à la machette par des individus qui ont fait des plages de Lomé des endroits insécurisés. Il n’est pas la seule victime de ces brigands à armes blanches qui ont élu domicile sur nos côtes. Un jeune homme y a été poignardé il y a de cela quelques mois en plein jour sans que les policiers pourtant présents sur les lieux n’aient daigné lever le petit doigt pour sauver un citoyen qui n’a cessé de crier au secours.

Au chapitre des braquages, les exemples sont légions. Des libanais, des indiens, des togolais, bref des hommes d’affaires sont attaqués même en plein jour au sortir du port autonome de Lomé, des banques ou autres. On se rappelle de l’attaque du domicile de l’ancien premier ministre Agbéyomé Kodjo ou des individus bien armés on semé tristesse et désolation.

Pour ce qui concerne l’insécurité sur les routes togolaises, il ne se lève plus de jour sans qu’on ne dénombre d’accidents de circulation avec plusieurs pertes en vies humaines. Dernier cas pathétique, celui du camion remorque qui a ramassé trois élèves du lycée Saint Pierre et Paul d’Aného, toutes des jeunes filles. Le camion a fauché deux jeunes élèves en blessant grièvement une troisième qui serait entre la vie et la mort à l’heure où nous rédigeons cet article. La première tuée sur le champ a eu le cerveau complètement en bouillie, le corps a été ramassé dans un sachet plastique puis enterré dans les minutes qui ont suivi. En terminale elle était brillante et n’a sans doute jamais imaginé partir de sitôt et encore moins de cette manière. La seconde de 16 ans qui a rendu l’âme deux jours après la tragédie, est la fille aînée d’un chirurgien togolais. Elle a été inhumée ce 13 février 2014 dans une grande tristesse.

Et pourtant il y a juste quelques mois les ministres Yark Damehane et Ninsao Gnofam respectivement de la sécurité et des transports ont déclaré être en guerre contre les accidents de la route. Malgré les incantations, les routes togolaises continuent de tuer de paisibles citoyens. Des camions remorques et autres gros véhicules souvent dans de piteux états sont déversés dans sur les routes à n’importe quelle heure y compris des heures de pointe. Sous d’autres cieux, ces véhicules n’ont le droit de circuler qu’à une certaine heure de la nuit. « Un mort de plus est un mort de trop » avait dardé en ce temps le ministre Yark. Malheureuse coïncidence cette déclaration a plutôt ouvert la série noire des accidents.

La tendance est aussi le développement d’une justice privée, avec des corps sans vie qu’on retrouve de plus en plus sous prétexte que ces personnes auraient posé des actes répréhensibles. La justice togolaise a force de se laisser instrumentaliser par les plus « Faure » de la république réussit à faire fuir le citoyen lambda qui n’a plus aucune confiance en cette institution qui doit pourtant demeurer le substrat de la paix sociale. Le togolais a de plus en plus tendance à vouloir se faire justice. Une alerte à prendre au sérieux, encore faut-il que les gouvernants soient à l’écoute. Malgré les cris de détresse, les acteurs de cette justice ne font aucun effort pour se détacher de ces citoyens hors série qui font la loi, sèment la terreur et font petitement du Togo une jungle où seuls les « Faure » ont le droit de vivre sans s’inquiéter.

Sur les braquages et autres, rien n’empêche le ministre de la sécurité de prendre des mesures pour sécuriser par exemple les plages du pays. Quand ceux qui doivent faire la sécurité des citoyens ont eux même peur des gangs il y a périls en la demeure. Il n’y a pas très longtemps, en juin 2013 les autorités ivoiriennes ont initié des manœuvres militaires en vue de sécuriser les côtes maritimes du pays. Pourquoi le Togo ne s’en inspirerait pas ?

Le Togo doit cesser de donner l’image d’un pays où seules certaines personnes ont le droit d’être en sécurité maximale et la grande majorité laissée à la merci de tout.

Il n’est point besoin de rappeler toute l’armada sécuritaire qui est déployée pour la sécurité du prince et de sa suite. Autant il a besoin d’être sécurisé autant il est du devoir régalien de l’Etat qu’il incarne d’assurer celle des citoyens togolais et de tous ceux qui vivent sur le territoire national.

Cette grande majorité qui tire le diable par la queue et donc soumise déjà à une insécurité du fait de la pauvreté et au nom de qui, on soutien exercer ce pouvoir mérite qu’on fasse le maximum pour lui garantir le droit d’aller et de venir sans s’en inquiéter.

Le ministre de la sécurité friand des shows médiatiques pour des ivoires saisis doit comprendre que la vie humaine est sacrée du moins autant que celle des pachydermes.

 
Fabbi Kouassi
 

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