Tout finit par se savoir, même les secrets les mieux gardés.
Lors de la campagne présidentielle en France en 2017, les rumeurs ont circulé selon lesquelles Faure aurait financé la campagne du candidat Macron. Les choses sont claires depuis la semaine dernière. Dans une série d’audios, le candidat malheureux de la présidentielle de février 2020, Agbéyomé Kodjo, déclare avec force et détails que des fonds ont transité du Togo pour atterrir dans les caisses du candidat Macron. Selon lui, c’est sur le candidat Alain Jupé que Faure misait. C’est Agbéyomé qui lui a conseillé de financer plutôt le candidat Emmanuel Macron jusque-là inconnu. Après avoir écouté religieusement les arguments d’ Agbéyomé, Faure débloque le jackpot estimé à des milliards. Emmanuel Macron et Gabriel Agbéyomé se sont connus quand le premier était ministre de l’Économie et le second président du Forum francophone des Affaires, un machin françafricain qui rassemble les hommes d’affaires de la Métropole et leurs collègues de l’espace francophone Avant la présidentielle de février 2020, Macron aurait assuré le candidat Agbéyomé de veiller sur la transparence du scrutin. Après le scrutin, les sources officieuses déclarent le candidat Agbéyomé vainqueur. Macron a mis du temps avant de reconnaitre la victoire de Faure alors qu’il avait envoyé des émissaires au candidat de la DMK pour l’assurer de son soutien. Le double langage des dirigeants français. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est l’accueil et l’accolade de Macron et Faure sur le perron de l’Elysée. Pour Agbéyomé, c’en est de trop et il explose dans la brousse où il se trouve. Ce faisant, il prend de gros risques pour sa sécurité et sa crédibilité. La Françafrique ne tolère pas ce genre de comportement. Ils sont nombreux à disparaitre en voulant s’en prendre aux intérêts des hôtes de l’Elysée. En faisant ces déclarations, Agbéyomé gâche sa carrière d’homme d’Etat. Car désormais, il est reconnu comme celui-là qui ne peut pas garder les secrets d’Etat. Si tout est possible en politique, on ne dit malheureusement pas tout en politique.
LA DÉPÊCHE- N°1102 du 29 Juin 2022