Rentrée politique de FABRE: la marche, encore la marche, toujours la marche


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Après la marche et le meeting organisés le 21 Mai 2016 pour soi-disant contraindre le pouvoir à faire les reformes prévues dans l’Accord Politique Global ainsi que la décentralisation et l’organisation des élections locales, on a l’impression que l’opposition tourne le peuple togolais en bourrique. C’est pourquoi il sied dorénavant d’appréhender la démarche telle qu’elle est articulée par le CAP 2015 autour d’un même axe, plutôt dans le champ intellectuel et moral que dans le champ politique où toutes les contorsions sont permises.
 
En somme, FABRE et les partis qui l’entourent ne sont pas irréprochables dans l’échec des réformes. On ne fait pas la politique uniquement à l’aune des actes posés ou non par l’adversaire. On ne peut pas non plus se figer dans la dimension de l’exceptionnalité sans lasser.
La démocratie du buzz peut se retourner parfois contre ses auteurs lorsqu’ils s’accrochent à la radicalité pour attirer l’attention sur eux.
 
Car, ce qui est visible n’est pas forcément représentatif. La tyrannie des minorités en politique, c’est que, après l’achat, on ne peut pas retourner la marchandise.
 
Cela nous amène à faire une petite rétrospective. Si on se rappelle des alchimies de Jean-Pierre FABRE en 2015 au moment où les négociations étaient en cours avec le Gouvernement au sujet des réformes prévues par l’APG de 2006, on s’étonnerait que cet homme qui, au tout dernier tour, avait tourné casaque en liant le vote de ses Députés en faveur du projet de loi soumis par le Gouvernement au départ immédiat du Président Faure GNASSINGBE du pouvoir.
 
En d’autres termes, FABRE voulait que la nouvelle loi soit appliquée avec effet rétroactif tout en sachant que le Gouvernement n’avait pas le quorum requis pour agir seul. Quelle absurdité ? En même temps, il avait maintenu sa candidature sans ses exigences de départ. Ce qui a dérouté ses partisans.
 
Et c’est ce politicien atypique qui, plus d’un an plus tard, revient à la charge pour reposer les mêmes exigences. C’est à ne rien comprendre. On peut donc conclure que l’opposition est frappée d’une paresse intellectuelle qui les empêche tous tant qu’ils sont, d’apporter des innovations dans leur approche politique s’agissant surtout des idées.
 
Marcher pour obtenir des réformes au Togo c’est désormais un non-évènement et un non-sens parce que c’est comme tirer avec un fusil non chargé.
 
Un autre Togo, c’est non seulement possible, mais nécessaire. La vie politique dans notre pays est finalement lassante et démontre que l’opposition n’est pas du tout à la hauteur de l’enjeu. Il ne suffit pas de se contenter des formules choc pour sortir de l’impasse. Tournons un peu notre regard vers la France pour s’apercevoir que depuis Chirac, toutes les réformes introduites par les Gouvernements successifs ont capoté.
 
La crise sociale que vit actuellement la France est liée à la réforme de la loi travail parce que, cette fois-ci, Hollande a refusé de céder. Il veut faire la réforme parce que les promesses de réformes ont toujours permis à ceux qui les font de se faire élire. Le comportement de Hollande s’explique par ce paradoxe.
 
Il faut retenir que l’initiative d’une réforme est toujours de la discrétion de ceux qui sont au pouvoir. Pour y participer, l’opposition doit faire preuve de doigté et saisir les opportunités qui se présentent à elle. En politique, c’est donnant donnant. On ne peut rien imposer au camp adverse quand on n’a pas de contrepartie à offrir. Il faut donc laisser le temps au temps et approfondir la réflexion pour saisir au bon moment l’opportunité.
 
Rodrigue
 
source Le combat du peuple
 




 

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