Togo, Assassinat du jeune Théodore Kofi Bokon à Atitogon, Sa famille de la victime saisit Yark Damehame et Pius Agbétomey


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Dix jours après son assassinat par deux gendarmes dans la localité de Bokon-Kopé à Atitogon dans le Bas-Mono, les proches de Théodore Kofi Bokon sortent du silence. Dans un courrier adressé au ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Yark Damehame et Pius Agbétomey de la Justice et des Relations avec les institutions de la République. Ils exigent les garanties d’une bonne procédure transparente pour que la justice soit véritablement rendue et que la famille soit édifiée sur les circonstances de ce drame.
 
Le malheur est arrivé le lundi 16 novembre 2015. Ce jour, la famille Bokon d’Atitogon dans le Bas-Mono s’est réunie pour faire les comptes des funérailles de Bokon Djakoto Egbakou, père de la victime. Dix jours après le drame, ses proches saisissent les organisations de défense des droits de l’Homme (ODDH) ainsi que les ministères de la Sécurité et de la Protection civile et de la Justice pour que la lumière soit faite sur les circonstances de la mort de Théodore Kofi Bokon.
 
« Il ressort des circonstances des faits que dans le cadre de la mise en œuvre d’une procédure d’enquête qu’il a tenu à diligenter contre le sieur Théodore Kofi Boko suite à une plainte déposée pour abus de confiance par un justiciable entre ses mains, le commandant de brigade, accompagné d’un agent, après avoir émis un ordre de convocation, s’est transporté au domicile afin de lui remettre en main propre. C’est dans ce contexte qui reste à élucider qu’un des gendarmes a fait usage de son arme, blessant mortellement le mis en cause. Les deux gendarmes auteurs de la bavure écopent d’une sanction disciplinaire de mise aux arrêts de rigueur », pouvait-on lire dans le communiqué publié par le gouvernement à la suite de la bavure.
 
Depuis, plus rien n’a filtré sur les circonstances du drame et la suite à donner à cette affaire. D’après les indiscrétions, la famille de feu Bokon Djakoto Egbakou s’est réunie à la place publique du village pour plancher sur les dépenses et les éventuelles recettes générées par la cérémonie funéraire. « Subitement, nous recevons la visite inopinée de deux agents de la Gendarmerie accompagnés d’un monsieur connu de tout le monde comme prêtre du culte vodou (Hounon). Il se nomme Vosseh Kpointo. Aussitôt descendu de sa moto tout comme les deux agents, il a montré du doigt notre frère aujourd’hui défunt en criant « le voilà ! ». Notre frère était au téléphone et quand il a entendu le cri, il a détalé dans les champs qui entourent la place publique. Il s’est alors engagé une course-poursuite », raconte un proche de la victime.
 
Il nous revient que la course-poursuite n’a duré que quelques minutes. Un court instant au cours duquel deux coups de feu ont été entendus. Le jeune homme a été atteint au cou et dans la partie supérieure du dos. « Nous avons compris que les gendarmes voulaient le tuer. Sinon, ils auraient pu lui tirer dans les jambes pour l’empêcher de courir. Théodore ne s’est même pas retourné pour les menacer, ce qui pourrait justifier les tirs. Ils l’ont délibérément assassiné », se plaint un de ses frères.
 
Après le forfait, tout ce qui se trouvait sur la victime a été emporté. Ses proches parlent notamment des fonds collectés lors des funérailles et qui devaient servir à rembourser certaines dépenses, ainsi que des téléphones portables. « Nous tenons à signaler que de par sa réussite et son statut social, notre frère est un homme respectueux et respecté dans la famille. Pour cette raison et sa position, il était l’acteur principal de la réunion qui se tenait le jour du drame. Car, c’est lui qui a centralisé les fonds de la cérémonie funéraire. Au moment du drame, il avait, avec certitude, au moins un million quatre-vingt mille (1.080. 000) FCFA sur lui, en plus de sa carte d’identité et ses deux téléphones portables. Ce que nous avions pris soin de signaler aux forces de l’ordre arrivées sur les lieux pour le constat », témoigne un proche.
 
En dehors des deux versions des faits, nous avons mené des investigations. Ainsi, avons-nous appris que le plaignant avait refusé de transmettre une convocation à la victime, estimant que cette dernière résidant au Bénin, pouvait se soustraire à l’invitation du CB. Il aurait donc exigé que des agents l’accompagnent pour procéder à l’arrestation de la victime. C’est ce qu’ont fait les deux gendarmes qui auraient agi de leur propre chef.
 
L’autre révélation, c’est que le prêtre vodou, Vosseh Kpointo, et Théodore Kofi Bokon se connaissaient bien, pour avoir fait des affaires ensemble avant le départ de ce dernier pour le Bénin où il s’est installé depuis quelques années. Il revenait, dit-on, régulièrement, pour conclure des affaires avec le prêtre vodou. Seulement, leur dernière rencontre n’aurait pas été concluante, d’où les mésententes et la plainte pour abus de confiance. Le plaignant et la victime auraient investi d’importantes sommes d’argent, mais auraient été escroqués.
 
Source : [27/11/2015] G.A., Liberté
 
Caricature : Donisen Donald / Liberté
 

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