Le principal marché de Lomé et celui de Kara ont été ravagés en janvier dernier par des incendies qui n’avaient pas fait de victimes. Le gouvernement togolais avait qualifié ces incendies « d’actes criminels » et ouvert une enquête. Plusieurs hommes politiques d’opposition ont été mis en cause et inculpés. Mais au fil de l’enquête, des surprises et des revirements se font jour, et le présumé auteur de l’exécution des incendies vient de faire un revirement surprenant.
Le revirement est intervenu lors de la confrontation entre l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, considéré comme le bras financier des incendies de Lomé et de Kara, et Mohamed Loum, alias Toussaint Tomety, le présumé coupable et le seul qui, jusque là, a reconnu avoir mis le feu au marché. C’est aussi lui qui cite les noms des membres du Collectif Sauvons le Togo (CST) comme étant les instigateurs de ces incendies.
Jeudi dernier, dans la salle d’attente, avant d’entrer dans le bureau du doyen des juges pour la confrontation, Mohamed Loum déclare à maître Claude Amegan qu’il va dire toute la vérité. Maître Claude Amegan explique la suite des événements : « Et quand ils sont rentrés dans la salle avec les gens de Lomé, je ne sais pas ce qui s’est passé concrètement puisque je n’y étais pas. Mais après, nous avons appris que le jeune homme serait revenu sur ses premières déclarations et aurait disculpé tous ceux qu’il avait impliqués, notamment Agbéyomé ».
En présence du doyen des juges d’instruction, du procureur de la République et de plusieurs avocats, Mohamed Loum affirme avoir été manipulé pour charger les responsables du Collectif Sauvons le Togo. Il cite trois officiers de gendarmerie, ainsi qu’un journaliste d’être ces manipulateurs. Plus de deux mois après son inculpation, il est déposé vendredi soir à la prison civile de Lomé.
L’ancien Premier ministre Agbeyomé Kodjo écrit dès vendredi sur sa page Facebook « Toute l’accusation tombe » et demande qu’une procédure de dédommagements soit rapidement envisagée et que les détenus arbitraires soient libérés.
RFI